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Mots clefs : Histoire du massage en Égypte ; le massage en Égypte ; prêtre-médecin ; massage ; masseur ; pédicure ; manucure ; réflexologie ;
CFDRM de Paris ; Département d'égyptologie du CFDRM ; Jacques Derrida appellera la déconstruction ; Martin Heidegger ; Michel Foucault  ; Alain Cabello-Mosnier ;
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Interprétation et désinterprétation en massage,

ou comment un corrélatif peut venir préciser une fonction ?

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Fig. 1 Photo dans le domaine public du recto de la tablette MMA 55.144.1.

Par Alain Cabello-Mosnier.
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Rédigé à Paris le : jeudi 28 janvier 2021

 

 Cabello-Alain_Interpretation et desinterpretation en massage

Présentation

Il est difficile de vous donner une genèse chronologique mais je travaillais sur l'idée que tous massage est nécessairement une interprétation et que s'il avait un versant qui le remettait entre les mains de son effectueur, il devrait avoir un opposé et dans ce cas, à quoi ressemblerait une désinterprétation du massage ?

Silence, absence de son parfois limité à un état de non verbalisation ou de bruits parasites dans un environnement qui peut néanmoins, contenir ceux de son habitat (corps, maison, ville). La campagne débarrassée des pollutions sonores de la cité ne l'empêche pas d'avoir les siens propres, plongez-vous dans le silence absolu de la nuit et ce sont les-vôtre qui surgiront (battements cardiaques, acouphènes, borborygmes, remuements etc). Si notre sommeil est silencieux, nos rêves ne le sont pas toujours et l'on se rend compte que même le silence absolue n'est pas absolument silencieux, donc le silence n'est pas nécessairement l'absence de bruit mais la disparition d'un certain type de perturbateurs considérés comme indésirables (chuchotements, grincements etc).
En
massage, le silence se simplifie autant qu'il se complique. Il se simplifie parce que l'on est que deux êtres silencieux tout entiers dévolus à le faire appliquer puisque c'est un pré-requit à la détente, nonobstant, il se complique, si on décide de l'installer comme une fonction coordinatrice du massage ou que l'on convoque les non-dits, les signaux corporels.
Pour commencer, il faudrait introduire le « 
silence de la parole » en tant que désactivant sonore, des sons de nos activités (humaines : déplacement des corps en massage, les gémissements qui accompagnent une passe énergique etc.), (technique : reposer l'huile que l'on vient de se verser dans la main, les déplacements de son masseur lorsqu'il s'active autour de nous etc.) et qui participent de manière active aux principes de relaxation dès lors que l'on veut bien les écouter ou les interpréter comme tels.
Néanmoins, ce que la
parole n'exprime pas, l'esprit peut continuer à se le dire à lui-même par la pensée, et ce qui maintient en état d'éveil comme l'attention par exemple, relève d'un bruit intérieur, d'une permanence cérébrale qui n'est plus tout-à-fait un silence narcotique mais un silence interprétatif et collaboratif. Les pensées agissent comme le « bruit cosmique » que les astronomes ont isolés comme celui de l’Univers ou du big bang, elles surgissent et repartent parfois comme elles sont venues, fugaces, à la suite de sensations, d'une manipulation troublante ou d'une passe que l'on aimerait qu'elle ne se termine jamais ; personne ne dit rien, mais tout le monde sait.
Le silence se sert de la pensée et vis-et-versa mais la penser vient quelque part, rompre le silence tout en étant nécessaire à ses besoins de résultat, de concentration, d'inspiration ou d'analyses.
La sexualité ne doit pas être une prétextualisation à son intégration dans le
massage ne serait-ce que parce qu'elle lui est antérieure et que le massage est son parèdre et de la même manière que l'on peut détourner la sexualité pour la retourner, pour permettre à ses courants d'activer d'autres mécanismes en massage, comme ce que j'appellerais l'hyper-désexualisation, il est fascinant de voir qu'il nous est possible de faire la même chose avec le silence.
Ne pourrait-on pas établir une jonction entre la systémique d'une sexualité décorrélée de ses schémas habituels pour des ventilations ponctuelles en
massage et une systémique du silence dans laquelle se taire ne serait pas la seule alternative puisque l'on pourrait y adjoindre une pensée libre ou accompagnatrice en l'incluant comme une dynamique autonome et active de la séance dans un « masso-méta-système » ?
Donc, pourrait-il y avoir une dynamique spécifique au silence que je puisse tenter de relayer à ma propre pensée, elle-même déjà engagée dans un mécanisme de compréhension plus globale, puisque mon
massage est porteur du sens que lui accorde la technique affichée ?
Penser ce n'est déjà plus se taire, mais « dire », se le dire à soi, ce qui est une sorte de silence rompu, annexe et lui aussi parèdre au
massage.
Ainsi, le silence est aussi un des mécanisme mental de l'interprétation et de la désinterprétation tels que se conçoit la mise en pratique des instincts et des techniques.
De plus, le silence est une parole en négatif au sein d'une espèce qui communique par la parole. Parfois, ce qui ne doit as être fait doit être fait, ne pas parler en massage est un impératif, pourtant, les
nota bene verbaux vont venir préciser une gestuelle sujette à caution, et donc, à interprétation.
Interprétation et désinterprétation en massage, ou comment un corrélatif peut venir préciser une fonction ?
Le massage est, en bout de ligne, toujours sujet à l'interprétation, c'est-à-dire à une forme renoncement subjectif aux fondamentaux techniques connus ou moins maîtrisés, en une succession de réactivations plus subliminales. En un mot, ok c'est du massage thaï, mais ça reste une interprétation de ce que je sais ou pense être du massage thaï, si tant est que les protagonistes en présence connaissent ce que j'appelle les fondamentaux de ces corrélatifs innées. L'interprétation est un a priori fonctionnaliste, quelque chose qui, sans être faux, ne peut jamais être tout-à-fait vrai puisque ça vient de mes suppositions, de ce que je sais ou pense savoir. Seulement l'interprétation, malgré les chemins de campagne qu'elle emprunte, reste profondément propriétaires, désignatives et somme toute, prévisible. Donc, si le massage a nécessairement une inévitable part d'interprétation, il doit convenir de toute une série de désinterprétations, c'est-à-dire de déconstruction des attendus, pour pouvoir matériellement aller vers de nouveaux modèles, des masso-form-factor.

En philosophie, c'est ce que Jacques Derrida appellera la déconstruction ou Martin Heidegger , la désobstruction sans oublier la rupture d'évidence de Michel Foucault .

Lorsque je parle de corrélatifs, je désigne les accès privilégiés qui me permettent une vision d'ensemble à partir d'un certain champs d'observation et donc d'intervention (granulométrie de notre massage thaï, récurrence des émergences dans le champs social, connaissances plus ou moins évoluées que l'on en a), mais le verbe, qui vient en contre-pieds du silence, (je parlais tout à l'heure de « nota bene verbaux »), peut venir décontrarier un attendu malmené (ou surpris mais aussi demandeur d'expériences) pour le conduire vers un néo-narratif relevant de l'activant.
Dans ce cas de figure, le silence c'est la base de départ, mais que deviendrait ce silence si je demandais à mon
massé de l'installer consciemment dans son massage, de l'écouter comme une fonction active et nécessaire à son bien-être, en faire une dynamo ? Si vous comme moi, écoutons le corrélatif du silence (ses implications) comme la conséquence native du massage, c'est-à-dire une systématique naturelle allant de soi et qu'il n'est pas nécessaire d'interroger plus avant, cela n'a pas la même puissance que si je l'active manuellement en disant à mon massé « écoutez-moi ne pas parler, désinstallez votre massage et réinstallez-le comme un mode de communication qui ne passe pas par le verbe mais par les mains, et positionnez-le comme un langage qui vient rompre le silence qu'il initie pourtant en ne parlant pas. » Donnez, donnons ensemble, de la tessiture à ce que nous taisons. Ce serait donc savoir écouter ce qui n'est momentanément plus dit, pour le recombiner en une composante active et conscientisée par les deux parties.
Le postulat en cours ici est en fait de se demander si le silence peut devenir un matériau, soit dans ses procédés natifs (se taire par convention ou pour les besoins du repos, ou dynamiquement en s'entendant pour écouter ce silence commun), soit dans ses procédés ruptifs (invoquer, expliquer ou suivre les déplacements de son masseur comme une composante légitime du massage), et en quoi ce même massage s'auto-active lorsque parlant, j'interprète les vibrations de ma voie se propageant à mon crâne, à mes mâchoires comme un automassage.
Dans le silence, il y a aussi de la timidité, c'est aussi parfois le silence de l'inquiétude qui sont des composantes du silence. La timidité est un silence appréhensif et je qualifierai  l'inquiétude comme un silence mouvementé et timidité et inquiétude sont une des conséquences du silence. Donc, nous le voyons, le silence n'est pas qu'un confort de séance, mais aussi le résultat d'une mise en défense, l'expression d'une gêne, d'un non-dit ou d'une succession de mises en attente destinées à voir comment cela va se dérouler.
Seulement, tout cela,
non-dits, timidité, inquiétude ou excès de paroles forme le corrélat d'une nudité que le silence tente de masquer.
Ainsi, ne pas parler c'est renoncer à expliquer et quelque part, accepter l'état de nudité que suppose l'art de ne rien dire.
Faire silence est autant un silence qui se fait que faire en silence ce que l'on a à faire, sans le dire, ou en le disant autrement. C'est l'application d'une règle suspensive d'abrogation momentanée du verbe énoncé que peut venir contrarier à tout moment la pensée qui est la formulation d'une succession de phrases non articulées.
Le silence ne signifie pas forcément absence de sonorité et ne pas parler n'empêche pas de se comprendre par d'autres infra langage (le subliminal, le toucher, mettre ou pas de la
musique).
Le
massage est une oeuvre de silence, Alain Cabello-Mosnier.

 

 

 

 

 

Sources

 

Sites & blog

Sites web :
CFDRM de Paris : http://www.cfdrm.fr/
Cabello Alain http://www.cfdrm.fr/CV_Cabello_Alain.htm

Alain Cabello-Mosnier
lundi 8 février 2021