Le point de croix de nos clivages.

Par Alain Cabello-Mosnier.
P/O le CFDRM
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Rédigé à Paris le : samedi 07 mars 2015

Le point de croix de nos clivages
...constituent la tapisserie de nos divergences.

Introduction

Le point de croix de nos clivages constituent la tapisserie de nos divergences. Là où nous nous rencontrons se croise le débat et le désir manifeste d'avancer ensemble.

Pourquoi le masculinisme ne pourrait pas être une simple réponse de sexe à un féminisme qui dépend aussi de la posture des hommes ? Probablement parce qu'il va au-delà d'une réponse à l'autre.

Le féminisme c'est constitué dès le premier sentiment de déséquilibre homme/femme ressenti, impliquant une solidarité d'autrui d'abord par d'autres femmes, puis d'autres hommes comme ceux constituant le premier cercle (fils, mari, père) constatant par mécanisme empathique une violence manifeste de sexe. Le masculinisme primitif dispose des mêmes origines.

Politiquement, le féminisme est plus ancien puisqu'il part d'un passif plus lourd mais je dirais que les solidarités masculines qu'il a pu fédérer étaient déjà le fermant d'un masculinisme à venir avant même qu'il soit identifié.

L'abolition de l'esclavage par Victor Schoelcher en 1848 peut légitimement être regardé comme un combat masculiniste. Les mouvement homosexuels nés du MLF dans les années 1970, sont l'émergence politique des premières formes de masculinismes, c'est-à-dire que le masculinisme constitue ses premières troupes dans le militantisme gay.

Mais quoi, que peut-on espérer de ces oppositions entre masculinisme/feminisme que la sexualité rapprochent et que la politique et l'histoire des mouvements semblent éloigner ?
Les communautés fondées sur la lutte, sur des revendications jamais entendues ou obtenues au point d'en faire une victoire et non le symbole collectif d'une société qui avance devrait considérer l'autre non plus comme un opposant historique mais comme un partenaire de route.
Nous sommes fait pour dialoguer ; l'absence de dialogue est la preuve non pas de l'effectivité d'une résistance mais des lacunes d'un parcours.

Nos mouvements sont la manifestation politique du désir des sexes à être entendu par l'autre mais aussi par le sien. Le féminisme est aussi bien le combat des femmes que celui des hommes puisqu'il implique le partage d'une succession tout comme l'apport de nouvelles sensibilités emmenées par des aspirations réactualisées.
Le masculinisme est une force incontestable de progrès et en saboter l'intention reviendrait à persister dans le sentiment de l'exclue qui n'existe que par la résurgence périodique de ses éléments de destruction. Être non plus en étant ce qui découle vraiment de nous mais de ce que nous devrions montrer de nous-même pour rester dans l'empathie des autres.

Le masculinisme pas davantage que le féminisme n’est bon ou mouvais au regard de la proposition qu'ils se font à eux-mêmes comme à son alter ego. L'ancienneté d'une lutte ne concrétise pas toujours la nécessité d'être ensemble pour les bonnes raisons.
Les forces de progrès, si tant est qu'elles agissent avec l'esprit, ne doivent pas traîner à se convaincre que la lutte de l'un est une partie de la réponse de l'autre.
Adhérer aux thèses du masculinisme ne fait pas de nous des membres d'un Ku Klux Klan suprématiste dont le but serait de refaire des femmes les négresses de notre sexe. Nous ne souhaitons que libérer nos propres chevilles des chaînes du patriarcat dont nous sommes autant victime et dépositaire que les femmes. Il ne s'agit que de tenter de démonter les aprioris d'hier pour les connecter aux besoins d'aujourd'hui tout en poussant nos exigences.
Les mouvements que nous contribuons à former ne sont pas la fin mais seulement le moyen d'y parvenir. La boîte à outils du féminisme contient une partie des réponses que nous cherchons, que nous utilisons avec bonheur mais à notre tour de développer celle qui correspond à nos propres revendications masculines.
La domination des sexes dans la nature est une clivage biologique que la politique se propose de corriger par l'éducation et le comportement. Aujourd'hui, ce n'est pas un sexe qui domine l'autre, c'est un environnement qui abouti à des interrogations légitimes trans parties qui implique aussi bien les sexes en présence que les orientations qui les traversent et qu'ils revendiquent de plus en plus.

Alain Cabello
P/O Osez Le Masculinisme

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Alain Cabello
dimanche 8 mars 2015