|   De la Friction au Massage, l'histoire 
                        d'un roi et de son Dauphin.  Par 
                        Alain 
                        Cabello-Mosnier.P/O le CFDRM
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   Rédigé 
                        à Paris le : jeudi 11 avril 2013 
 De la Friction au Massage, l'histoire 
                        d'un roi et de son Dauphin. Le 
                        mot friction 
                        vient du lat. imp. frictio, terme 
                        de médecine lui-même formé 
                        sur le supin frictum de fricare « frotter 
                        » a ainsi régné sans partage pendant 
                        plus de deux milles ans en partance de ses sources latines 
                        jusqu'à la formation française du mot 
                        friction. Il fut quasiment 
                        le seul mot alors disponible pour qualifier le massage 
                        et il nous faudra attendre le XIXe pour que le vocable-Dauphin 
                        sorte des forges conjuguées des linguistes et 
                        des voyageurs et que le massage supplante définitivement la friction.Comme c'est souvent le cas lorsqu'on étudie les 
                        mots, nous y trouvons bien des informations sur notre 
                        histoire et par-delà, sur ce que nous sommes, 
                        c'est par le mot que la psychanalyse 
                        de l'histoire révèle ses blessures les 
                        plus profondes et ici, la nature-même des liens 
                        que cet occident a pu entretenir avec son corps.
 Un corps résolument abordé par la friction 
                        est un corps que l'on malmène, notez simplement 
                        le préfixe fri, qui à lui-seul, évoque 
                        la résistance, frigidus, frais, 
                        froid, glacé
  que la friction se propose de réchauffer 
                        en limant le papier de verre d'un 
                        frisson sur la peau. Ce joli malaise corporel 
                        que l'on soigne par le frottement de la peau par l'énergie du mouvement parait 
                        bien dans ce mot, plus rigide, contrôlé 
                        que dans celui de massage. Nous savons que dans pape, patrie, 
                        patriarche, pater il y a papa et je ne peux m'empêcher 
                        ici de trouver dans la syllabe ma de massage celle que l'on emploi pour maman.
 Le 'ma'ssage est 'ma'ternant. Mass en arabe c'est le toucher, la palpation mais surtout le toucher. 
                        Les arabes semblent avoir compris avant nous que 
                        le massage n'est pas qu'une question brutale de 
                        friction, ce serait trop court de le limiter 
                        à la seul réponse d'un mal alors que l'on pouvait probablement 
                        faire bien plus long par le toucher pour répondre à un bien.
 La friction implique le rythme, l'urgence, la sauvegarde, 
                        on ne peut inscrire la friction dans la durée et se laisser frictionner 
                        plusieurs heures.
 Des millénaires de frictions 
                        historiques, politiques et comme si les Lumières
  du 
                        18e siècles et les prémices de la Révolution 
                        industrielle et de ses promesses de vie meilleures devaient 
                        aller de paire avec des corps définitivement 
                        libérés de leurs chaînes, le mot 
                        massage nous arrive par navire. Ces navires 
                        de chêne, gigantesques, majestueux, étaient 
                        eux-même fait aussi de chaînes, bien plus 
                        froides celles-là, mortes-chaînes-de-fer 
                        pour esclaves, pour bien des hommes et des femmes parfois 
                        encore enfants mais ici, dans ce navire de retour des 
                        Indes qu'empruntera Abraham-Hyacinthe 
                        Anquetil Duperron
  1731-1805, dans ses notes, celles qu'il s'agirait d'aller 
                        rechercher dans les archives de la Bibliothèque 
                        Nationale de France, se trouve le mot MASSAGE 
                        manuscrit. 
                        Car, avant même d'avoir était publié 
                        pour la première fois dans un ouvrage de langue 
                        française dans ces fameux Zend-Avesta, 
                        tome 1er sur les trois  que 
                        compte la publication éditée en 1771, 
                        un français "l'entend" bien avant cette 
                        date, peut-être dans cette ville de Surate, 
                        en tout cas c'est de là qu'il en parle, il le 
                        note, mieux encore, il se fait masser 
                        par un masseur 
                        Parse 
                        venu le soigner. La transition, l'articulation entre 
                        le terme primitif et son successeur est là, Louis 
                        XVI est encore Roi de France, et dans les malles d'Anquetil, 
                        le roi des mots, celui que rien ni personne ne viendra 
                        désormais détrôner. Anquetil 
                        Duperron ECRIT le MOT "MASSAGE" 
                        pour la première fois, après l'avoir entendu, 
                        , après l'avoir prononcé, il l'écrit 
                        et il l'emmène avec lui et le révèle 
                        à l'occident. Il parle aussi du "mâssé" 
                        mais le masseur, la masseuse reste un 
                        Parse. 
                        Il est à deux doigts, dans un seul texte, au 
                        sain du même livre, de nous restituer la collection 
                        complète des mots qui nous désignent mais 
                        voilà, il désigne le métier, ses 
                        bénéficiaires mais oublie de citer ses 
                        praticiens. 
                        L'erreur sera rattrapée avec beaucoup de maestria 
                        8 ans plus tard par Guillaume 
                        J. H. J. B. Le Gentil de la Galaisière 
                        avec Voyage dans les Mers de l'INDE, 
                        Ed. Imprimerie Royale de 1779 - 1781  en 2 tomes. Alain 
                        Cabellojeudi 11 avril 2013
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