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Tout ce qu'à écrit Sénèque sur le massage
Nom propre : Sénèque ; Lucilius ; Mucius
Noms communs :
friction ; unctor ; iatraleptes ; athlètes ; aliptes ; pommade ; massage ; strigil ; masseuse/masseur

 

Dans les lettres 56 de Sénèque à Lucilius nous avons ce passage traitant du caractère aléatoire de la qualité des masseurs  sur lesquels ont pouvait tomber :

Voilà que je suis tombé sur un paresseux, le genre qui se contente de la friction à bon marché, j'entends le claquement de la main sur les épaules, et selon qu'elle frappe à plat ou en creux, elle rend un son différent.

Cum in aliquem inertem et hac plebeia unctione contentum incidi, audio crepitum illisae manus umeris ; quae prout plana pervenit aut concava, ita sonum mutat. (Sénèque, Lucilius 56).

 

A Rome la qualité des masseurs varier en fonction de nombreux critères tels que l'âge, le statut, esclave ou affranchi, la formation du garçon, de ce qu'on lui demandait de faire. Il y avait de simple unctor qui se contentaient de huiler, de frictionner les athlètes, les personnes se livrant à quelques parades de gymnastique ou les usagers des thermes ; comme des masseurs confirmés, iatraleptes ou aliptes qui jouissaient parfois d'un grand prestige. Les moyens du client faisaient varier aussi la qualité finale du massage mais pas seulement ; Nous voyons là que Sénèques, pourtant très riche, a visiblement tiré le mauvais numéro. Cela tient aussi au fait que l'on choisissait son masseur en fonction du moment et les critères physiques n'étaient pas sans influencer sa décision. Il faut savoir que si les iatraleptes louent parfois un emplacement directement à l'intendant des thermes, de nombreux masseurs ou masseuses proposaient leur service à qui voulaient les entendre.

 

Paris le vendredi 30 janvier 2009
Alain Cabello

 

 

 

Toujours dans la même lettre 56 de Sénèque à Lucilius nous avons cette phrase qui nous montre non seulement qu'il y eu un massage indirect pour qu'il y ait enduit du bras mais aussi emploie d'une mixture qualifiée de pommade. Bien sûr nous savons que les romains utilisaient les huiles, les coupaient et les amenaient sur de nouvelles préparations mais nous en avons là une illustration relayant bien le lien qu'il y a nécessairement entre onction et massage.

...tu ne tends pas tes bras arqués enduits d'une pommade visqueuse...

vara nec in lento ceromate bracchia tendis...(VII, 32 Sénèque à Lucilius)

 

Paris le dimanche 1 février 2009
Alain Cabello

 

 

 

Lettre 66 du livre VII des Lettres de Sénèque à Lucilius :

"Ego dubitem quin magis laudem truncam illam et retorridam manum Mucii quam cuiuslibet fortissimi saluam? Stetit hostium flammarumque contemptor et manum suam in hostili foculo destillantem perspectauit, donec Porsina cuius poenae fauebat gloriae inuidit et ignem inuito eripi iussit. (52) Hoc bonum quidni inter prima numerem tantoque maius putem quam illa secura et intemptata fortunae quanto rarius est hostem amissa manu uicisse quam armata ? 'Quid ergo?' inquis 'hoc bonum tibi optabis?' Quidni ? hoc enim nisi qui potest et optare, non potest facere. (53) An potius optem ut malaxandos articulos exoletis meis porrigam ? Ut muliercula aut aliquis in mulierculam ex uiro uersus digitulos meos ducat ? Quidni ego feliciorem putem Mucium, quod sic tractauit ignem quasi illam manum tractatori praestitisset ? In integrum restituit quidquid errauerat: confecit bellum inermis ac mancus et illa manu trunca reges duos uicit. Vale."

"Pourquoi hésiterais-je à admirer la main de Mucius, mutilée et desséchée par le feu, plus que la main saine et entière du guerrier le plus brave? Il resta ferme devant la flamme comme devant l'ennemi, et regarda sa main tomber goutte à goutte sur les charbons ardents, jusqu'à ce que Porsenna, dont il prévenait les rigueurs, jaloux de sa gloire, eût fait enlever de force le brasier. (52) Cette vertu, pourquoi ne la placerais-je pas au premier rang? pourquoi n'avouerais-je pas que je la trouve d'autant plus supérieure à la vertu paisible et non éprouvée par la fortune, qu'il est plus rare de vaincre un ennemi avec une main brûlée qu'avec une main armée. - Mais, me dites-vous, souhaiterez-vous un bien de la sorte? - Pourquoi non ? Celui-là seul est capable d'une pareille vertu, qui sait la désirer. (53) Appellerai-je de préférence de jeunes garçons pour m'assouplir les articulations ; ou bien, à défaut d'une femme, un homme changé en femme, pour détendre mes chers petits doigts ? Pourquoi ne me semblerait-il pas plus heureux, ce Mucius, qui livra sa main aux flammes, comme s'il l'eût donnée à masser. Il répara, autant qu'il était possible, sa méprise: sans armes, sans main, il termina la guerre; et son bras mutilé suffit à vaincre deux rois. "
(Lettres 66 Sénèque à Lucilius)"

 

Auteurs citant tout ou partie de cet épigramme en massage :

_ Thèse d'Estradère, Du massage de 1863 Fiche techniquepage 12

 

Paris le dimanche 1 février 2009
Alain Cabello

 

 

 

Lettre 108 de Sénèque à Lucilius avec cette entrée homophobe.

Après le bain on se faisait frotter avec une espèce de brosse nommée strigil, pour bien nettoyer la peau, puis venaient les onctions avec des huiles parfumées, l'épilation, puis le massage ; cette dernière opération excitait particulièrement la colère de Sénèque : « Eh quoi! s'écrie-t-il, est-il donc nécessaire que je fasse assouplir mes articulations par ces efféminés ? Faut-il que je fasse étendre mes doigts par quelque femmelette ou quelque homme changé en femme ?

 

Ce passage nous est restitué à la page 12 de Études médicales sur l'ancienne Rome Par Jules-Théodore Rouyer Ed Adrien Delahaye de 1859 TDM  Fiche technique.

 

Paris le samedi 26 février 2011
Alain Cabello