Petite histoire du livre

Le mot bibliothèque est à l'origine la boite où l'on rangeait les livres. Le terme vient du grec bibliothêkê de biblion, le livre et thêké, le coffre. La bibliothèque telle que nous la connaissons n'est que le résultat d'une adaptation au livre comme nous le connaissons aujourd'hui.
Les tablettes
Faites d'argile mais aussi de cire, elles n'étaient pas le support le plus adéquat pour fixer l'immensité des connaissances que l'homme acquiérait et souhaitait partager. De grandeur variables elles pouvaient êtres corrigées ou effacées par économie. Bien sûr, cela ne favorisait pas la pérénité de l'information. De plus, ces tablettes n'étaient pas faciles à archiver. L'arrivé du papyrus changera la donne.

Le papyrus
Il permet d'inscrire sous forme de rouleau un plus grand nombre d'informations, ce volumen sera d'abord déroulé de façon horizontale puis verticale, la mains droite déroulant la partie à lire. Ces volumens pouvaient atteindre plusieurs mètres qui les rendaient incommodes à consulter comme le Livre des morts Egyptien qui mesurait 23 mètres de long. C'est le plus ancien des corpus religieux jamais découvert. Un document constitué de deux rouleaux pouvaient être enroulés ensemble, ainsi on commence au IIIème siècle, par segmenter ces longueurs et à les coudre. Le papyrus est trop friable alors que la peau fine et tannée de jeunes veaux (vélin), résiste davantage, c'est le parchemin et cette superposition de segment ce nomme le codex. Les invasions Arabes au VIII ème siècle rendent les échanges avec l'Egypte de plus en plus irréguliers et le papyrus cesse d'être utilisé.

Ce Codex composé de feuillets cousu voit progressivement apparaître la numérotation des feuilles pour permettre au lecteur de retrouver plus aisément dans l'ouvrage, les choses qui l'intéressait. Vous pouvez ainsi voir au CFDRM dans de nombreux livres, remontant jusqu'au début du XVIIIème siècle des paginations parfois très hétéroclites, avec manques ou carrément des numéros inversés. Dans RELIG. DES ANC. ROMAIN de Guillaume Du Choul de 1672, nous en avons levé quelques unes...
Lorsque ces livres comportent plusieurs ouvrages ou traitent de sujets différents, la numérotation repart au début. Lorsque vous lisez qu'un livre à 120 et 96 pages c'est qu'il en contient deux.

Le livre n'a pas toujours existé même si l'homme à tenter d'inscrire sur différents supports les objets de sa connaissance afin de s'en souvenir, de les transmettre. Il voit le jour vers le IXe siècle avec l'apparition du codex qui représente à la fois une évolution pratique et technique en remplaçant le rouleau de papirus appelé volumen par la compilation de pages désormais en parchemin (peau de vau tannée nommée Vélin). Cette nouvelle disposition voit s'ordonnancer la numérotation des pages qui facilite un repérage que ne permettait pas le rouleau mais aussi l'apparition de gloses qui sont des commentaires. L'incunable, est une œuvre imprimée avant 1500. Il signifie en latin « incunabula » qui veut dire « langes » ou « berceau ». L'incunable est ainsi le lange de l'écriture, définitivement adopté au XIXe siècle pour désigner cette première production typographique. Jusqu'en 1450 il est manuscrit ce qui signifie écrit à la main et ce généralement par des moines copistes qui se réunissaient dans une salle appelée scriptorium ou scriptorias au pluriel. Cela explique pourquoi seul un quart de la production écrite traite de loi et de médecine. Donc, si le massage se pratiquait de façon confidentiel dans les masures du peuple de France, nous n'en gardons pas de traces, en tout cas pas de traces écrites hormis celles que la médecine a pu laisser lorsqu'elle a su y trouver un intérêt médical et braver les interdits qui pesaient sur le corps. Nous ne pouvons omettre ici de rappeler que seules les élites savaient à peut près lire et écrire, il n'était donc pas envisageable de se lancer dans la production lourde et coûteuse d'une livre traitant de sujets populaire très secondaire.