Ethique-et-morale 

 

 

Ce livre est fait de phrases superbes, de mots à destination des masseurs et des masseuses mais aussi de tout ceux qui ne veulent pas se laisser déposséder de cet art de vivre qui appartient pour moitié à ceux qui l'exercent tout autant qu'à ceux qui le pratique.

Nous avons là, sans conteste, la bible du professionnel qui souhaite trouver des réponses adaptées à son quotidien, ainsi qu'un argumentaire constituant des phrases-type qui lui sera possible de reproduire sur demande.

Chaque minute utilisé est une minute payée

 

Ce livre s'adresse à deux publics Masseur(se)s confirmé(e)s ou non et à leurs massé(e)s pratiquant cet art et souhaitant en savoir d'avantage sur les coulisses d'un institut. J'ai voulu comme le font les restaurants de luxes afficher les cuisines du massage à destination des professionnel(le)s et démontrer que les mécanismes très judicieux du massage français pouvaient tout autant être révélés aux non initiés. Ainsi, rien n'est à cacher, les toques sur la tête vous trouverez dans les cuisines :

Masseur(se)s confirmé(e)s ou non :

une bible du massage ; des arguments pour répondre sous forme de des phrases-type ; les tenants et les aboutissants du massage français.

Grand public pratiquant ou non :


Ce livre est à la fois une bible de la cuisine interne à destination des masseurs professionnels déclinant pour leur montrer l'intérêt d'une technique devenu la plus rentable du marché qu'un ouvrage écrit pour le grand public afin de lui donner à voir toutes les ficelles pratiques et de prouver que l'on peu s'adresser à une seule et même communauté masseur/massé

 

Massage français, la Révolution d'une technique

Rentable et éthique.

 

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Préface

En fait je pose ici juste ma base de travail, je questionne la philosophie qui sillonne les chemins de traverse du massage, mais ce livre n'est pas autre chose que mon carnet de pensées. J'écris ce que me dicte mon esprit et j'interroge par Open-Office interposé le sens des mots comme dans un étrange jeu de stratégie.

Être masseur me confronte et me conjugue tout autant à l'autre, je suis l'un, je suis l'autre, singulier mais participant à des flux d'intrants, d'extrants dont les mécanismes m'échappent tout autant qu'ils me formulent. La seule utilisation du verbe être pour qualifier ma profession est déjà en soi la source de l'inextricable, de l'insoluble qui fonde mon altérité. Être vis-à-vis de l'autre, être au-delà de l'autre, par-delà l'autre définit l'exercice de rester soi tout en étant qu'un rhizome au sain d'un tout. Je ne suis qu'un neurone dans sa résille pour lequel écrire relève de l'influx nerveux, passant à ceux qui me lise ce que j'ai perçu d'un environnement type que j'exploite en partage avec eux.

Je ne souhaite pas que ces écrits soient la juxtaposition de post-it qui se seraient épaissis avec le temps, je veux qu'un ton nouveau exprime les courants phréatiques qui s'exercent en souterrain de chaque massage, avec lui ou malgré lui et dont je suis le spectateur parfois malheureux. Spéléologue passionné je constate les influences de ce manque de connaissance des profondeurs que nos doigts sondent parfois sans même s'en rendre compte, intervenant dans l'intime comme un derrick pétrolifère forant sans cesse les sanctuaires de l'antarctique, les yeux rivés sur ses comptes de résultats, mais in-instruit plus qu'indifférant aux effets qu'il occasionne.

Masser est l'occasion de ce confronter à cette nature si réaliste du corps qui voyage mais il faut aussi parfois se poser, un carnet à la main, et savoir faire parler un intime raisonnant de ses milliers de mots justes. Je les connais ces mots puisque mon corps les contient, tu les connais ces mots puisque ton corps qui les contient, sussurés tout le temps mais chassés toujours jusqu'à ce qu'il s'inquiète de n'être jamais que le corps d'un mortel, alors mes mains si bavardent sur des corps en silence abandonnent la pudeur de ne dire que par le geste ce que la parole peut répéter au risque de sembler insistant.

Ce livre est mon garde-idée, chaque paragraphe est presque le synopsis d'un nouvel ouvrage, si tant est que l'on veuille en exploiter les propositions et je me délecte déjà de la jouissance d'écrire ce qui suit au nom de mon métier. C'est une base de travail, quelque chose d'où je peux repartir à tout instant dès lors que mon cerveau voudra bien s'immiscer dans ce ductus de pensée et j'en ai déduis que si cela se présentait comme un atelier de l'écrit duquel on peut entrer ou sortir pour prendre ce dont on a besoin, d'autres pourraient peut-être à leur tour saisir les outils que j'ai dégagés pour instruire à leur manière notre communauté de masseurs qui, nous le savons bien, manque cruellement d'intellectuel(le)s. En fait l'homo sapens sapiens est un intellectuel(le) qui souvent s'ignore mais dès lors qu'il consent à sortir du sens prestigieux qu'on lui prête pour comprendre la qualité de tous à être en capacité de penser son environnement pour l'expliquer au plus grand nombre alors on se rend compte que ce savoir est inconsciemment porté et restitué dans le processus de pensée.

 

 

Ethique, morale ou déontologie,

laquelle choisir pour diriger ou plutôt étayer notre quotidien professionnel ?

http://pierre.coninx.free.fr/lectures/ethiquemorale.htm

L'exercice dans lequel je me propose d'entrer devant vous n'est pas académique et dénué des connaissances profondes qu'exigent habituellement une telle initiative mais quelle liberté qui ne s'exerce pas peut encore honorer l'homme qui la porte, soit-il masseur, et qui jamais se penchera sur nos métiers si ceux qui l'exercent rechignent à participer au concert des mots ? Le risque d'être contesté n'a pas le poids d'un scrupule face à l'assourdissant silence de ceux qui se taisent.

 

Paul Ricoeur écrivait en 1990 "Faut-il distinguer entre morale et éthique ? A vrai dire, rien dans l'étymologie ou dans l'histoire de l'emploi des mots ne l'impose : l'un vient du grec, l'autre du latin, et les deux renvoient à l'idée de moeurs (ethos, mores) ; on peut toutefois discerner une nuance, selon que l'on met l'accent sur ce qui est estimé bon ou sur ce qui s'impose comme obligatoire. C'est par convention que je réserverai le terme d' « éthique » pour la visée d'une vie accomplie sous le signe des actions estimées bonnes, et celui de « morale » pour le côté obligatoire, marqué par des normes, des obligations, des interdictions caractérisées à la fois par une exigence d'universalité et par un effet de contrainte."

Le terme de morale a toujours eu chez moi une connotation primitivement religieuse et très tôt je l'ai évité pour ce qu'il charriait d'impliquants historiques basés sur l'exclusion de celui ou de celle qui ne s'y conforme pas. Mais très vite mon esprit, à la suite de l'art du massage français que je développe, est revenu avec ses kit de signifiants moraux auxquels il me fallait bien répondre. A vrai dire, rien dans l'étymologie ou dans l'histoire de l'emploi des mots ne nous impose de faire une différence entre morale et éthique nous dit Paul Ricoeur mais nous voyons bien que les mots possèdent leur propre charge sociale, culturelle et que ceux qui disposent d'une telle amplitude au point d'en avoir modifié l'histoire des hommes ont laissé une emprunte certes similaire mais pourtant pas identique. Alors, morale, éthique, ou déontologie, laquelle choisir pour diriger ou plutôt étayer notre quotidien professionnel ? Qu'elle base donner à ces mots en massage ?

 

La morale

Si telle que la défini Paul Ricoeur la morale s'impose comme obligatoire, avec son lot de scansion normative, d'interdictions caractérisées à la fois par une exigence d'universalité et par ses effets de contrainte, alors seule laissée à l'appreciation de chacun elle peut s'exprimer. Mais comment mesurer la pertinence de la direction qu'elle me suggère si je ne l'éprouve jamais que comme une intuition ? Le passif historique, religieux, spirituel doit être conscient pour être tout-à-fait valide dans ma chaîne décisionnelle même si je lui concède une part métaphysique qui m'échappe. L'assujettissement a une part d'inconnu à laquelle on soumet son libre-arbitre mais qui contient néanmoins en germe la nature de sa révolte.

De plus, comme à beaucoup de masseur, ces questions reviennent inlassablement frapper à la porte de mon esprit et l'idée de Dieu m'est devenue avec le temps l'image d'un renoncement conceptualisé. Si l'on me permet cette plaisanterie, lever les yeux au ciel pour interroger une "Phantasmata", une "image sans consistance" qui pense en nous, est davantage pour moi l'illustration niaise de ce qui s'apparente juste à une impossibilité anatomique à regarder ce que l'on questionne et qui se trouve en réalité juste derrière mes deux globes oculaires, je parle de mon cerveau. Si nous avions cette capacité de regarder notre cerveau en face alors je pense que l'image d'épinale du Martyre interrogeant l'esprit-saint siégeant au ciel deviendrait celle d'un Oeudipe aux globes blancs interrogeant son cortex.
Mais si Dieu, stimulant par les réponses qu'il m'apporte, n'est plus qu'un réseau neuronale et gliatique et que ma prière se fait impulsion électrique entre deux synapses, cette part de moi ne peut s'extraire pourtant tout-à-fait de l'espace que lui aménage ce même auquel s'identifie la valorisation du groupe. La valeur groupe est la pluralité des perceptions et parmi celles-là, la spiritualité me paraît une forme supérieure d'intelligence et jamais je ne regarderai avec condescendance une vie monastique, tant l'ascèse que nécessite l'écriture, la lecture mais aussi le massage se confond avec la forme, même si le fond ne constitue pour moi qu'une autre voie aux interrogations humaines.

Mais alors où est ce caractère d'universalité que constitue la morale dans l'exercice ardue de la réflexion déduite de toute éthique puisque l'objectif ici est de les distinguer ? Le massage procède par la confrontation des corps dans un idiome qui lui est propre et dont les forces qui parfois s'opposent instrumentalisent son libre-arbitre. Masser c'est être dans un autre qui vous investi en retour et dans le cas présent, la morale est cet autre qui occupe une parcelle de mon champs de pensée démissionnée de toute interrogations. Bien sûr que la morale se questionne mais c'est elle plus encore qui réussi le tour de force de vous amener à reformuler votre posture en adoptant des figures imposées. Ce qui s'impose à moi comme quelque chose que je perçois d'obligatoire, comme une nécessité de genre est l'expression de ce que l'on attend de moi et non le résultat de ma propre altérité.
Là l'homo sapiens sapiens se questionne : Mais attends Alain, tu ne peux pas lancer l'idée d'une
confrontation des corps dont l'idiome lui serait propre sans spécifier ce que sont ces idiomes. Une question porteuse de sens est l'illustration de sa nécessité absolue à être formulée et donc à lui amener une réponse. La particularité des pratiques qui touchent au corps est qu'elles sont fondées sur des acquis de genres, sur des modes de communications qui échappent souvent à notre entendement immédiat un peu comme une sorte d'infa-langage qui vient de lui-même, une transcendance de l'inné. L'idiome en massage est non pas tant le re-jeux des corps par les mouvements que l'on connaît, que le ductus technique qui fait qu'ils s'expriment. C'est la double appropriation du ressenti dans ce qu'il a de nécessaire au-delà de toute intention formelle. C'est le mécanisme qui se délie au passage d'une main mais en négatif de ce que la technique cherche à faire. Plus largement, il se constitue en un méta-langage inhérent à de nombreux autres domaines, il ne s'agit pas ici de glorifier les pouvoirs réels ou supposés du massage mais juste de les spécifier. J'ai l'étonnante impression d'être le premier à tenter cette jonction, je me trompe très probablement mais ma tentative de décrire le massage en-deça des philosophies qui souvent les structures et au-delà des techniques qui les fonts se décrire me semble à l'instant étrangement nouveau. Bref, méfions-nous des effets d'optique de l'écriture et en disant cela je souhaite juste signifier qu'il y a peut-être ici un champs inexploité de l'analyse générale des massages. Le caractère d'universalité que constitue la morale dans l'exercice ardue de la réflexion déduite de toute éthique se trouve dans le renoncemement à sa subjectivité pour rejoindre une posture collective de la faute. La morale est selon moi une forme exacerbée de l'exaltation de la perception que l'on se fait de cette faute construite autour d'un impératif catégorique de la catharsis. Cette catharsis dans sa forme aristotélicienne est le transfère d'un afflux d'émotion contrariées dans la représentation théâtrale de la mise en lumière de l'inexprimable qui trouve ici sa raisonance dans le meurtre, la vengeance. La morale c'est faire ce qui est décrété comme bien au nom de l'universalité d'un dualisme manichéen destiné à toujours extraire d'une gangue fautive un idéal imposé.

 

Quelle est la nécessité de la morale ?

Là où la morale impose, l'éthique propose mais encore une fois elle n'est pas à préférer, ou à établir dans une échelle de valeur, il s'agit juste de les connaître toutes les deux pour tenter d'en estimer la force d'attraction et les contraintes qu'elles exercent l'une sur l'autre. Sur une planète des comportements nous aurions au pôle Sud la morale connu pour être le plus froid, au pôle Nord l'éthique et à l'équateur la déontologie. Entre ces zones géographiques évolue le vent des comportements qui diffère chez chacun d'entre-nous à cause de la topographie de nos vies, des reliefs de notre éducation sur lesquels nous sommes en mesure de peser en orientant nos choix profonds, en les motivants d'expériences. La morale influe sur l'éthique qui calque ses choix sur une base sociale plus large et valorise le bien pour l'une, le mieux pour l'autre ce qui donne l'impression qu'elles vont dans le même sens à ceci prêt qu'elles ne vont pas dans la même direction. La première va sur la mise en cohésion de l'être avec le groupe et l'autre est la scission de l'individu avec ses appartenances d'affectation pour instruire sa part de singularité. C'est cette propension paradoxale avec sa nature que la morale trouve dans son commerce avec l'éthique, elle s'approprie par ce subterfuge de prolongation l'articulation qui lui manque pour s'exprimer dans l'espace. Ainsi, le Sud ne peut s'extraire du Nord et ne souffre aucune préférence, ils sont le climat naturel de la pensée et préside à l'orientation de nos choix.

 

Comment s'exprime-t-elle en massage ?

Le froid de la morale nous paraît à ce point rigide qu'il contraint nos avis mais j'en conceptualiserais la nécessité par la représentation symbolique de la borne milliaire des romains qui nous sert encore aujourd'hui pour marquer le kilomètre. La morale est une marqueuse de kilomètre, une sorte de poissonneuse des Lilas [station de métro parisienne qui, versus masculin est une chanson de Gainsbourg pour ceux qui ne serait pas de culture française], garante à chaque station de la validité des repaires historiques et culturels que nous avons, et entre lesquelles nous voyageons en permanence. Lorsque l'on évolue dans le wagon du massage nous nous confrontons en continue à ces paysages multiples de réflexions sans lesquels nos comportements seraient sujets à des sauts d'humeur très déstabilisants pour nos proches.

Comme il est utile de différencier la philosophie qui préside à la destinée des hommes proposée comme un ensemble de concepts décrivant les grandes lignes de la pensée, et les philosophies qui oeuvrent en souterrain à l'expression de bien des massages traditionnels, il faut distinguer les deux mouvements de la morale qui les nourrit. La moralité de la philosophie comme courant de pensée me semble intrinsèque au concept qu'elle défend et parfois contraire, alors que la philosophie qui accompagne comme une longue vertèbre les massages depuis les origines me paraît unidirectionnelle et constante allant pour chacune d'entre-elles, dans le sens de la recomposition du corps-énergie en direction du pur équilibre qu'on appel vulgairement le bien-être.

Est-ce que la morale se dissocie de la philosophie et qu'est-ce qui l'en distingue ? Il n'y a pas de philosophie sans morale aussi contestable soit-elle par contre il peut y avoir une morale distincte de la philosophie passant d'un jeux d'idée à celui de la spiritualité qui représente le plus grand vivier de directives morales. Ce qui les distinguent c'est leur nature, l'une terrestre et l'autre céleste, la première pensée, théorisée, la seconde révélée.

La morale est-elle subordonnée à la philosophie ? Dans l'acception que je lui prête ici, non puisqu'elle engendre tout un courant de pensées parmi lesquels se trouve la philosophie.

 

Je reste là au raz des paquerettes des débats qui se poursuivent encore de nos jours, mais quitte à passer pour un Grigori Potemkine au pieds nus, masseur de son état, je vous restitue ma propre vision des concepts tels qu'ils s'ordonnent dans ma tête et comment je les emboîte pour y faire entrer le massage. J'espère juste avoir des contradicteurs en mesure, non pas de me donner tors ce qui serait un moindre mal, mais de m'apporter la raison sans laquelle toute erreur et vouée à être crue, au discrédit de tous bien sûr mais pire encore à celui des arts que nous défendons si passionnément, et ce serait alors mon moindre bien que de m'être trompé si tant est que l'on me rectifia. Qu'importent les hommes tant que vivent les idées.

 

L'éthique

La morale c'est ce que je dois faire pour me conformer aux règles et l'éthique ce que je peux faire pour être au plus juste de mes préoccupations profondes.

Lorsque j'ai découverts l'éthique comme n'importe quel homo sapiens sapiens se confrontant à un outil nouveau j'y ai immédiatement perçu la place qu'elle aménageait à ma singularité dans ce sens que contrairement à la morale elle semblait davantage me suggérer une voie possible parmi d'autres qu'elle ne m'indiquait la seule à suivre en passant de la faute à l'erreur. Il y avait un déplacement de mon être vers un territoire à conquérir entre la contrainte des valeurs et la valorisation des contraintes dans mon aspiration à comprendre les forces qui oeuvraient. Là où la morale inféodait mon massage à sa culture, car toute technique soit-elle nouvelle subit des forces qui la contiennent, l'éthique, elle, m'invitait à comprendre et à impliquer le massé comme un relais à mon questionnement et donc à ma différence.

Si l'éthique à un rôle à ce point structurel en massage, elle ne peut être utilisée à contre-emploi dans sa seule fonction inhibante mais disposer de relais réguliers irriguant sa décision. S'abstenir de faire quelque chose ne doit pas découler de la contrainte d'une obligation mais participer au processus d'interrogation qu'elle suscite afin que l'adhésion découle de la compréhension et non de l'écrasement. Ma pensée doit être stimulée, invitée au congrès des forces qui mobilisent mon attention et présider à l'accession de toute indépendance. Tout lecteur a pour impératif de digérer l'information pour la métaboliser en quelque chose de digeste pour lui avec pour conséquence d'accepter que sa décision ne coïncide pas forcément avec son opinion d'origine ou même la résultante du groupe.

Le réflexe, l'obéissance est une forme de déconstruction de la penser de toutes ses alertes critiques, il procède par compression des matériaux habituellement mis en concurrences. Ce sont des alerteurs cérébraux qui émettent par l'entremise du doute les signaux nécessaires à la construction de la question. Ce n'est pas tant ce que je fais qui pose problème que ses conséquences mais la conséquence ne doit pas être seulement estimée entre ce qui est bien et ce qui ne l'est pas postulant entre le gain et la perte, mais il se doit perpétuellement de déplacer son champs réflexif vers ce qui me met en capacité de produire ma propre génération de réponse.

Je dispose d'un stock de réponse celles qui sont usuelles, qui n'exigent qu'un simple jeux de mémoire, du genre "Comment-t-appelles-tu ?" mais aussi de tout un arsenal d'outils, de réponses pré-contraintes, de concepts que je vais mobiliser comme un jeux de Légo lorsque le complexe éparpille mes certitudes sans pour autant me faire renoncer à la jouissance-reflex de formuler au plus juste un avis en vue de satisfaire mon circuit de la récompense. Je crée de la réponse, je la sécrète et la confronte à celles que formulent les autres au risque de devoir m'en dissocier et c'est là, lors de cette dissociation que se trouve mon libre arbitre le plus fiable entre le doute et la raison, entre l'acquis des autres, le mien forcément moins nourrit et l'absolue nécessité de trouver d'autres voies. L'autre voie c'est l'échelon que personne n'a encore emprunté, c'est assimiler le risque de se tromper, de dévisser du haut de son jugement escarpé que d'aucun qualifiait d'orbe et connaître la mort sociale de celui qui a voulu s'éloigner pour avoir raison contre tous.
L'utilisation du verbe avoir garde son influence positionnelle lorsqu'il s'accompagne du mot raison puisque la forme crée l'objectif, d'avoir raison, c'est l'objectif, par contre, la possession du tors contient en germe sa réplication et se trouve immédiatement dévalorisée. Avoir tors dessine en négatif le contour de l'index dénonciateur et c'est le verbe qui toujours excuse par ses excès l'impérieuse nécessite de sa dominance, c'est pour avoir raison qu'on s'accroche aux versant ardus des acquis et l'accomplissement de ces vérités exige son lot de raison mais aussi d'erreurs. Sans anomalie pas d'apprentissage et sans apprentissage il n'y a que des vérités révélées, l'extinction de tout savoirs en passant par la mort du libre-arbitre.

Systématiquement lors de votre massage, une semelle-éthique se formera d'elle-même conduisant à isoler l'intime du privé c'est-à-dire l'accessibilité, la porosité qu'il y a structurellement entre l'intime producteur d'affecte et le privée qui installe la permanence de cet échange entre deux individus. L'intime est l'organisation du sensible dans la sphère commune des ressentis alors que le privé est l'agencement personnel du sensible dans sa sphère individuelle qui va filtrer le nombre de personnes susceptible d'y entrer. Cette couche isolante d'éthique est constituée par votre intuition mais elle ne suffit pas dans la coordination de ses actions. Que demande-t-on à l'éthique ? Justement d'enclencher les mécanismes correspondants et proportionnés à la situation donnée au lieu de laisser l'affect gérer tout seul des phénomènes qui le corrompent. L'équilibre se cherche à chaque massage comme un pole magnétique qui se déplace et vous ne pouvez confier à la gestion de l'instant par nature fluctuant la stabilité requise pour rester crédible dans votre approche.

 

Anticipation éthique

Il existe des constantes, même dans la nature d'une idée, et ces lignes dont on est en mesure d'appréhender les reliefs servent de repères lorsque surgit l'incertitude de nos émotions.

Ecrasement au détriment de sa pensée personnelle mais au bénéfice de l'exacerbation de la pensée collective

Il est aussi utile de différencier la philosophie qui préside à la destinée des hommes de celle qui oeuvre en souterrain à l'expression des massages asiatiques.

 

 

La déontologie

La déontologie se situe à l'équateur du globe de la représentation que je vous proposais plus haut si l'on consent à placer schématiquement la morale à pôle Sud et l'éthique au pôle Nord, elle est l'extraction froide des valeurs de la morale et des exigences de l'éthique pour former sui généris sa propre dynamique. Elle n'est pas l'addition des deux, mais la génération fonctionnelle d'une batterie d'acquis prés-établis en vue de s'affirmer dans une posture commune. Si l'on prend l'exemple du passage de la faute (décrétée par la morale) à l'erreur (supputée par l'éthique), on voit que la déontologie opère un glissement de l'erreur vers une confrontation de conformité avec la ligne qui se systématise à chaque séance. La déontologie est en fait une fixateur d'éthique au bénéfice d'une profession. Elle consigne des éléments de consensus en affirmation de ses règles.

 

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 à une différence subtile entre identité et intégrité

Ingression

Le regard que l'on porte sur les autres au travers du dialogue est assez similaire à la vision du chien. Vous regardez une gestuelle, un corps dans l'expression, le mouvement de ses lèvres desquelles les mots prennent sens, l'écoute fait fonction de pupille mais l'image globale restera de qualité relative jusqu'à ce que vous y rajoutiez la lecture. Mais lire c'est encore voir seulement c'est aussi changer d'espace, c'est intégrer la culture profonde de l'autre ce qui a pour effet de pixéliser l'image que vous en avez et de vous rapprocher de la vue humaine dans ses acceptions. La vue est souvent perçue comme le sens de la futilité, du paraître de la distinction sans discernement. Oui mais voir il y a aussi le lire et restituer à la vue le lien originelle qu'elle entretient avec le cerveau et donc son intériorité. C'est juste superbe d'écrire, de voir ce corps renoncer à vivre dans le l'espace social le temps de ce long travail juste pour tenter de passer à d'autre le bonheur immarcescible de penser ensemble, et honnêtement, avoir vécu la courteur de la vie humaine pour avoir fait cela, justifie la toute joie d'être. En fait c'est cela que je ressens lorsque j'adopte l'autre forme d'écriture que me propose le massage, écrire sur autrui l'histoire de la vie faite des caractères du mouvement.

 

 Elle est la représentation d'un parcours allant de la morale à l'éthique pour arriver à la déontologie.

Elle me suggère davantage qu'elle ne m'indique

 

Dans l'écriture on est plus dans la génération que dans l'accouchement par ce qu'il suppose de constitution par couche successive alors que l'accouchement précise la nature de ce que vous allez accoucher plus sûrement que l'écriture. On a rarement vue une femme mettre au monde dans la consternation général un flan aux raisins. Par contre on a déjà vu des écrivain mettre au monde une substance difficile à rapprocher de ce qu'on était en droit d'attendre d'eux...